Julien Martineau pose sur la mandoline un regard à la fois lucide et passionné, qui réduit à mal tous les clichés : si l’instrument est connu du grand public pour quelques pièces emblématiques, son répertoire, du baroque à aujourd’hui, est immense et riche pour qui veut bien l’explorer et l’émanciper de sa famille des cordes pincées. Or Julien Martineau a cette âme d’aventurier, cet appétit du chercheur et cette conscience toute ouïe du musicien qui lui fait embrasser la singularité de son instrument dans la perspective de larges horizons. Soliste invité aux Victoires de la musique classique en 2017, il fera ses débuts avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France en décembre 2018 sous la direction de Rinaldo Alessandrini avec qui lequel il a enregistré son dernier album de concertos (Naïve).
Ses collaborations concertantes avec des formations telles que l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, l’Orchestre national de Bordeaux Aquitaine, Pygmalion, l’Orchestre métropolitain de Lisbonne, l’Orchestre de chambre de Heilbronn, l’Orchestre de chambre de Toulouse entre autres, lui permettent de mettre en lumière la virtuosité mais aussi la délicatesse de son instrument, tout autant que ses concerts au Théâtre du Châtelet, au Théâtre des Champs-Élysées, au Grand Théâtre de Provence, à la Halle aux Grains à Toulouse, au Victoria Hall, au Grand Théâtre à Genève, à la Folle Journée (Nantes, Russie et Japon). Il est à l’initiative de propositions inédites conçues avec des partenaires de choix : avec le pianiste Bertrand Chamayou, il imagine un programme de sonates pour mandoline et piano du XVIIIe siècle à nos jours ; il accompagne les chanteurs Natalie Dessay, Sabine Devieilhe, Thomas Hampson, Florian Sempey et Laurent Naouri ; en 2016, il crée, avec l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, le Concerto pour mandoline de Karol Beffa, dont il est dédicataire. Il enregistre également l’intégrale des Préludes de Raffaele Calace pour mandoline solo considérés comme l’équivalent des Caprices de Paganini pour la mandoline, qu’il a présentés sur France 2 dans l’émission de Jean-François Zygel avec qui il collabore régulièrement.
Son intérêt pour l’instrument se traduit également dans sa passion pour la facture. Depuis plusieurs années, Julien Martineau travaille avec Savarez, leader mondial des cordes pour guitare, afin de développer de nouvelles cordes pour mandoline utilisant les dernières innovations technologiques. Par ailleurs, il joue un modèle d’instrument conçu pour lui par l’un des grands luthiers actuels, le Canadien Brian N. Dean.
Julien Martineau remporte, à dix-neuf ans, le Prix Giuseppe Anedda du Concours international de Varazze (1998, Italie). Il est par ailleurs titulaire d’un DEA de musicologie (2002, Paris-Sorbonne). Très attaché à l’avenir de son instrument, il enseigne la mandoline au Conservatoire de Toulouse depuis 2005. L’académie des Arts, Lettres et Sciences du Languedoc lui a décerné le Prix Déodat de Séverac en 2013.